• Le Soleil
  • 24 février 2018
  • BAPTISTE RICARD- CHÂTELAIN bricard@lesoleil.com


L’église du Très-Saint-Sacrement de Québec pourrait être fermée au culte dès l’été. Restera alors à sceller le sort du bâtiment religieux dont la structure blessée requerra des soins de plus de 3 millions $. Une charge trop importante pour la paroisse.

Le mot « démolition » est dans la liste des hypothèses, convient le responsable du Département des fabriques et du patrimoine au diocèse de la capitale, Rémy Gagnon. Il s’empresse cependant de tiédir les esprits échauffés : « On n’en est pas rendu là. […] Démolir une église, c’est toujours la dernière des solutions.»

Mais il demeure que la structure du lieu de culte du chemin Sainte-Foy est déficiente. D’aucuns se souviendront que l’effondrement d’un mur extérieur avait nécessité des travaux d’environ 800 000 $ il y a quelques mois. Les expertises réalisées à ce moment ont réservé une mauvaise surprise : «On s’est rendu compte que l’église était en plus mauvais état qu’on ne le pensait.»

En fait, des erreurs auraient été commises durant la construction qui s’est étirée entre 1920 et 1923.

Pour l’heure, le Très-Saint-Sacrement est solidement sur pied. Assez pour tenir durant les années de réflexion à venir.

DÉFI FINANCIER

Mais il faudra trancher. Les finances de la paroisse ont été passablement hypothéquées par les travaux d’urgence de 2017, note M. Gagnon. Les millions de dollars à décaisser durant les prochaines années représentent donc un «défi financier énorme».

« Qu’est- ce que l’on fait? » demande à propos notre interlocuteur. Trois avenues ont été présentées aux paroissiens au cours d’une récente assemblée.

Il serait peut-être possible d’investir dans la pierre. Une option peu populaire puisqu’il ne resterait plus d’argent pour les «oeuvres».

Deux choix sont donc toujours évalués. D’abord la vente de l’église à un promoteur qui décidera avec la Ville s’il la détruit; une voie que dit vouloir éviter le diocèse.

Ensuite : la conclusion d’un partenariat avec une institution publique ou privée qui rénovera les lieux en changeant la vocation et louera une salle de 200 places à la paroisse. «Ça semble être l’hypothèse la plus plausible. On souhaite continuer à faire nos oeuvres.»

Pas simple, toutefois, de trouver le bon projet. L’église Saint-Charles-de-Limoilou est fermée depuis 2012, l’église Saint-Jean-Baptiste depuis 2015, souligne justement Rémy Gagnon. Et pour ajouter à l’incertitude, il note que l’église du Très Saint-Sacrement ne jouit d’aucune protection patrimoniale qui aurait pu faciliter l’obtention de subventions.

Un comité qui évalue le dossier remettra sa recommandation à l’archevêque Gérald Cyprien Lacroix sous peu. C’est lui qui aura le dernier mot.